Elle s’apprête à faire un saut quantique de même ordre de grandeur que la maîtrise du feu qui lui a apporté l’intelligence. Une nouvelle fois, l’automatisation et la capacité de se soustraire à la contrainte de la ressource, font que l’humanité accède à un niveau supérieur d’intelligence.
L’humanité est clairement à un point de bascule civilisationnel
L’écriture, l’imprimerie, la roue, les télécommunications, l’informatique ou l’énergie de masse sont des inventions, des innovations, qui ont changé le monde, permis la croissance économique et donc le développement sociétal, mais elles n’ont pas changé fondamentalement l’humain dans sa nature. Elles n’ont pas été à l’origine de civilisations, juste de sa progression. Alors que la maîtrise du feu l’a rendu intelligent en rendant la protéine plus digeste, en plus de lui apporter chaleur, lumière et sécurité. La nourriture lui profitait mieux, le rendant plus intelligent. Et plus il devenait intelligent et plus il accédait à la nourriture facilement et donc il a été capable d’imaginer la civilisation, qui pouvait s’épanouir grâce à la sécurité et le confort de la chaleur et la lumière.
Aujourd’hui, il s’apprête à passer au stade suivant de son évolution pour lequel la nature l’a spécifiquement doté en le libérant de la contrainte du travail, pour lequel non seulement il n’est pas fait, il en souffre, mais en plus le prive de la capacité d’interaction nécessaire pour développer exponentiellement la société au sein de laquelle il vit. Le feu a apporté l’intelligence intellectuelle, l’automatisation va apporter l’intelligence sociale, collective, structurée par l’intelligence artificielle qui fera que tout un chacun interagira dynamiquement avec les autres. Jusqu’à aujourd’hui les intelligences se sont confrontées, les individus se rassemblant par affinités. Au point que les corps de métier ont des éléments de langage qui permettent de se reconnaître entre eux. Il est très difficile pour un profane de se faire passer pour un géographe, un médecin ou un avocat. Et donc même si le propos est intéressant, l’interlocuteur sait qu’il n’a pas affaire à quelqu’un qui lui ressemble avec qui s’assembler. De fait, le niveau d’intelligence moyen d’un groupe n’était pas beaucoup plus élevé que l’intelligence la plus élevée du groupe et parfois plus bas.
L’IA syncrétise la pensée humaine
Avec l’intelligence collective, structurée par l’IA pour synthétiser la pensée globale, les intelligences vont se cumuler, s’additionner. Chaque individu qui n’a même que 2 neurones va les associer aux autres, il devient une entité neuronale terminale, qui accède à l’ensemble des neurones du groupe connecté en plus d’ajouter les siens, c’est l’intelligence distribuée. Qui mène également au lissage culturel une tendance naturelle qui progresse avec la civilisation. C’est normal et c’est une bonne chose. De même, qu’un jour, il existera une civilisation humaine, où la culture, sans être uniforme, en raison des différents climats, des situations géographiques, semblera l’être par rapport à des civilisations d’autres planètes (d’origine humaine ou non, peu importe). Tout progrès tend au lissage de la société mais à la multiplication des usages. Par exemple, comment voyageaient les chinois et les européens il y a 1000 ans ? Il y a 500 ans ? Aujourd’hui, qu’est-ce qui différencie un chinois qui prend l’avion d’un français ? Hormis sa couleur de peau et ses yeux bridés, le chinois ressemble trait pour trait au français. Il fait les mêmes pas, passe les mêmes contrôles, a les mêmes bagages… et l’un et l’autre voyagent plus, plus loin, le voyage, en contrepartie de la perte des usages coutumiers inhérents à leurs cultures respectives, est devenu trivial. Regardez les mariages, ils deviennent « ethnos » chez nous et chez les autres ils se font à l’occidentale, avec une mariée en robe blanche.
La transition sociétale annoncée
Quand je suis venu m’installer en France en 97, j’ai rencontré un paysan, qui se met à me parler. Je ne comprenais tellement rien à ce qu’il me disait à cause de son accent du Sud en roulant les r que j’ai dû lui dire finalement : « je m’excuse, mais je ne comprends quasiment rien à ce que vous me dites ». Là il a explosé et il a dit : « mais c’est formidableuh ça, putaing, pourtang je parleuh le français tout-de-mêmeuh ! »… et il venait de l’apprendre, il ne le parlait que depuis moins de 20 ans. Quand je me suis installé là où je vis, dans le Sud-Ouest, il y a 13 ans, j’ai rencontré un brave octogénaire, très érudit, quelqu’un de remarquablement intelligent, très historien, qui donnait des cours de béarnais. Et il me dit : « moi je ne parle le français que depuis 1980 ». Et moi je suis neuchâtelois, de Neuchâtel, en Suisse. Je parle le meilleur français parlé du monde d’après l’Académie des Lettres de Paris. Et figurez-vous qu’à Neuchâtel, une des spécialités de l’université a été, durant longtemps, de former les speakers, télévision, théatre, événementiel, à s’exprimer sans accent, d’un ton neutre. Quand j’étais jeune, il était courant d’entendre à la télévision des gens parler avec un accent terrible. Aujourd’hui, qu’une miss météo soit tahitienne, corse ou alsacienne, ça ne change rien. Qui se doute que la jolie Ariane Massenet vient de Pau, à côté de chez moi ? Et aujourd’hui les jeunes du coin n’ont pour ainsi dire plus d’accent, de même qu’au Sud de Toulouse ou à Paris. L’accent parigot qui nous faisait rire il y a encore seulement 30 ans, en mâchant leurs mots, a quasiment disparu. C’est un vrai lissage culturel apparent, mais avec en contrepartie la possibilité que tout le monde soit chez lui partout, une multiplication des échanges. Il y a seulement 50 ans des tas de gens mouraient dans les campagnes bretonnes ou béarnaises sans jamais avoir entendu parler un marseillais ou un alsacien. Il y a 200 ans en arrière, les gens naissaient et mouraient dans leur village, quand ils migraient, c’était au village d’à-côté, où ils avaient rencontré au bal leur conjoint.e, c’était tout. Les imprégnations culturelles locales étaient très fortes. Aujourd’hui, la différence entre un gascon et un alsacien, franchement, s’il ne le dit pas…
Et là encore en contrepartie du lissage culturel, il y a une multiplication des incidences et des usages. https://lmc.today/categories/societe-2/humanite/?s=intelligence+artificielle
Un autre paramètre de même importance que la maîtrise du feu est l’automatisation qui nous promet la transition sociétale du 21e siècle, la plus décisive depuis que l’humain s’est sédentarisé, contraint par l’agriculture à s’installer près de ses cultures pour les soigner, les suivre et les protéger. https://courantconstructif.com/?s=transition+societale
C’est le feu qui a permis le changement de civilisation, un saut civilisationnel quantique. Et là, l’humanité s’apprête à faire le suivant, le changement est en cours et il ira sera beaucoup plus rapide que la maîtrise du feu, qui s’est faite par étapes sur des milliers, sinon dizaines de milliers, d’années. Là ce sera en quelques décennies. Dans quelques décennies d’ici, l’humanité sera capable de répondre à ses besoins en ressource exponentiellement. https://www.pensercestchouette.com/lhumanite-a-enfin-acquis-la-capacite-de-se-soustraire-a-la-contrainte-de-la-ressource