Notre système des RETRAITES va exploser…2017…2024…?
Une fois le constat -enfin- fait sur l’incroyable scandale des retraites, il est particulièrement simpliste voir stupide d’en rester là…comme dans toute « escroquerie » il faudra chercher les coupables….et les condamner…(mais on verra cela plus tard).
Mais en attendant une brève analyse s’impose…
La faute aux retraités? certainement pas!
Peut-on leur reprocher d’avoir pris les cadeaux qu’on leur à fait? Certainement pas non plus! Seulement (moi le premier) d’avoir été naïfs, crédules. La faute aux politiques? Très certainement…ABSOLUMENT même
Leur postulat (pour se faire élire) était très simple…vous cotisez 10% de vos revenus pendant 37 ans (régime général, de 15 à 30 pour les autres) vous aurez 50 % (voir plus) de ce même revenu le reste de votre vie (concrètement 30 ans en moyenne, 15 ans au moment de sa création).
…Qui aurait refusé de signer un tel contrat?
Seulement voilà
Dès les années 80 (à minima) les politiciens savaient que cette promesse ne pourrait être tenue. Quand je parle des politiciens, je parle de toute la classe politique de gauche comme de droite, des patrons (qui cotisaient donc moins) aux syndicats (qui faisaient faire des économies aux salariés).
A seulement (2 ans de l’échéance) on nous annonce du bout des lèvres ce qui relève bel et bien de l’escroquerie. Une gigantesque Pyramide de Ponzi bâtie sans fondations sur des sables mouvants dont n’émerge déjà plus que le sommet ! :
- Report à 67 ans (ce n’est que le début)
- Amputation des complémentaires de 20% (ce n’est que le début).
- Hausse des cotisations.
- Blocage des hausses de pensions.
- Hausse de la CSG pour les retraités qui n’en payaient pas.
- Suppression de certains quotients fiscaux.
- Hausses d’impôts.
- Etc…
Vous noterez d’ailleurs le silence assourdissant de l’intégralité de la classe politique (rien pas un mot, pas un commentaire) juste les annonces de quelques gestionnaires des caisses…
Un réel déséquilibre économique et social
Au delà d’être généreuses, ces promesses ont complètement « dérégulé » et déséquilibré le système économique et social, ainsi que la solidarité intergénérationnelle, socle de nos sociétés depuis la nuit des temps.
Aujourd’hui beaucoup de retraités perçoivent des revenus supérieurs à bien des actifs. Certains n’ayant plus de charges de crédit et plus d’enfants à élever, ont des capacités d’épargne énormes et alimentent leurs assurances vie. Il faut comprendre qu’une partie de cet argent alimente le système économique via les fonds de pension qui le gèrent et imposent en tant qu’actionnaires une pression sur les entreprises pour augmenter leur bénéfices…
Pour compléter l’information, il faut comprendre que les retraités représentent aujourd’hui 80% du marché de l’immobilier et de la voiture neuve.
En matière de retraite, le travailleur d’aujourd’hui se retrouve à payer deux fois (voir 3) :
- La première via ses cotisations (appelées à augmenter) et en travaillant plus longtemps…
- La deuxième via les bénéfices de son entreprise prélevés pour alimenter les rendements des placements réalisés par les retraités (et parfois, via son loyer pour occuper son logement éventuellement propriété d’un retraité…).
- Et la 3eme c’est la facture « écologique-énergétique ». En effet il faudrait être de mauvaise foi pour nier l’évidence. Les 60 dernières années de développement économique se sont faites au mépris des conséquences environnementales (pollution, épuisement des ressources, absence de prise en compte du recyclage des centrales et déchets nucléaires…). Cet « oubli » aura un coût, on le trouve déjà dans la hausse annoncé du coût de l’énergie qui devrait doubler dans les 20 ans à venir.
Quelles sont les solutions proposées ?
Il faut éviter de stigmatiser les bénéficiaires au-delà de leur faire prendre conscience de l’incroyable générosité du système. Ensuite une solution qui ne peut être qu’intergénérationnelle doit se dessiner (on ne peut imaginer que les aînés puissent abandonner leurs descendance).
Celle, qui nous sont proposées actuellement (par les mêmes qui ont conçus et/ou perpétué le système) sont complètement surréalistes :
- Travailler jusqu’à 67 ans, aujourd’hui les administrateurs des fonds de pensions poussent au rebuts les plus de 50 ans devenus chers en salaire, moins adaptés (ou adaptables) aux nouvelles technologies, moins forts physiquement et mentalement pour être performants en productivité. Mais que deviennent-ils? Comment vivent ces laissés pour compte? Quelques-uns forts de leur réseaux et expériences vont rebondir, monter leur boite, mais la plupart vont survivre pendant 8-12-15 ans grâce au RSA…avant de percevoir une pension recalculée conformément à leurs derniers revenus et connaîtront une retraite bien différente de celle qu’ils imaginaient.
- Cotiser plus, est ce réaliste? le travailleur d’aujourd’hui doit financer beaucoup de choses.
- Le train de vie de l’état en constante inflation
- La solidarité sociale en hausse via l’assurance chômage (il y a aujourd’hui 6 millions de chômeurs…)
- Partager le « gâteau » (en clair envisager de réduire les pensions et toucher au bas de laine) ? C’est sur ça ne va pas faire plaisir à entendre à accepter, d’autant qu’ils ont le sentiment (à raison) d’avoir « joué le jeu » en travaillant et en cotisant…
La réticence vient aussi des générations d’après guerre, éduquées dans la culture de l’épargne, il faut mettre de coté « au cas ou… » on accumule pour se payer sa maison de retraite, les frais d’une maladie (en oubliant que la sécu existe), et il faut léguer un héritage à ses enfants. Les retraités d’aujourd’hui, dans leur intérêt, feraient bien de se préoccuper quand même de la situation puisque leur patrimoine même est en danger. Si le système explose les politiciens de demain (ceux qui seront élus pour gérer le chaos laissé par leurs aînés) n’auront d’autre choix que de se servir dans ce qui restera des richesses d’aujourd’hui.
Continuer à faire l’autruche aujourd’hui ne peut qu’aggraver la situation et réduire en cendre ce qui a été construit depuis plus de 60 ans…