Le bilan de Macron : une longue liste de souffrances pour les victimes du système qu’il soutient…

On n’arrête pas de nous servir le bilan de Macron. A l’heure de la présidentielle, c’est normal, me direz-vous. Mais de fait ses thuriféraires ne se lassent pas d’établir des litanies de louanges interminables sur lesquelles il est véritablement crucial de revenir. Parce que la vérité est tout-de-même bien moins rose que prétendu. La réalité est que cette gouvernance est la plus abominable, la plus horrifique, de la 5ème république. Jamais un président fut si méprisant, si méchant envers le peuple. Même Sarkozy fait figure de socialiste respectueux à côté. Vous me direz, ce n’est pas que j’aie forcément le plus grand respect pour la masse beuglante, mais moi je ne suis pas président.?

J’ai choisi ce document, établi par une adepte qui l’a publié sur Twitter et alors ses soutiens se le repartagent parmi goulûment et donc je vais revenir sur certaines d’entre elles. Il y aurait à dire sur chacune, mais on va se limiter aux plus importantes, négatives, mais, aussi, parce qu’il faut le dire, il y a quand même des choses pas mal dans le bilan, comme le Ségur de la Santé, la PMA pour toutes, le congé parternité doublé, etc. Tout n’est heureusement pas que mauvais dans le bilan :

  • Quoi qu’il en coûte (plan de sauvegarde des entreprises) : parce que les autres pays n’ont rien fait ? Quel pays a laissé couler ses entreprises ? Même le Royaume-Uni a eu un programme de sauvegarde. Et il est pour le moins étendu. Que ce soit les USA, l’Australie, l’Autriche, l’Allemagne ou l’Italie, tout le monde a bien évidemment protégé ses entreprises, c’est du rôle de l’Etat. Tous n’ont pas eu la même méthode et le même succès, mais n’allez pas imaginer que Macron aura été le meilleur. Les entreprises vont devoir rembourser leurs prêts et déjà il est question de les étaler sur dix ans, parce que la conscience est prise que le risque de faillite est considérable. Nous en reparlerons dans les 5 prochaines années pour voir ce que Macron a réussi à sauver, quand les faillites s’envoleront.
  • Plan de relance et France 2030 : parce que ses prédécesseurs n’ont rien fait ? Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande (120 milliards) ? La réalité est que tous ont eu leur plan de relance. Valéry Giscard d’Estaing fût le premier, puisqu’il était le premier président de l’après Trente glorieuses suite à la crise pétrolière. Lui a tout simplement ruiné la France en finançant l’Etat par des emprunts massifs à la Banque de France ce qui a dévalué le franc de plus de 80%. Tous ont évidemment eu plan de relance sur plan de relance, avec le résultat que l’on connaît. D’accumuler les bouzes ne fait que nous mettre sur la paille, ce qui donne juste un  beau tas de fumier, certes intéressant si on aime cultiver les fleurs pour faire joli aux campagnes présidentielles.
  • Baisse de l’impôt sur les sociétés : oui, ça c’est le pire. C’est parce que les entreprises ne redistribuent plus la création de richesse qu’elles génèrent que nous sommes dans cette situation. Quand tout allait bien économiquement, l’impôt sur les sociétés était bien plus haut qu’aujourd’hui. Au sortir de la guerre, il atteignait 75% et en 1980 (donc sous VGE, qui n’avait rien de communiste) il était encore de 50%. Plus on baisse l’impôt sur les sociétés, plus on aggrave la situation. Plus l’impôt repose sur la classe moyenne qui est le socle de l’économie. C’est une vision simpliste de l’économie qui ne peut pas fonctionner. Ce n’est pas que les gens aient un emploi qui crée de la richesse, mais les biens qu’ils produisent. Et si les entreprises qui les produisent ne peuvent pas payer leurs charges, c’est que leur production est inadaptée au marché et donc sans valeur. Ce n’est pas d’appauvrir la société en l’endettant pour leur permettre de continuer à les produire qui va faire que ça va aller mieux.
  • 84 relocalisation industrielles : ça ne date pas d’hier que nous avons des relocalisations. C’est le pire qui puisse nous arriver, parce que ce n’est pas la production qui a de la valeur, mais l’effort industriel. Si une production peut être délocalisée sur un territoire où les salaires sont plus bas et donc fatalement moins avancée, c’est qu’elle est indigne de notre niveau de développement et donc ne produit plus richesse, raison pour laquelle les entreprises bénéficient de tous ces cadeaux fiscaux, de charges, financés à grands coups de déficit budgétaire et donc de dette souveraine et ça uniquement pour générer de l’emploi… et ça ne fonctionne évidemment pas. Par conséquent les relocalisations empêchent l’industrie du 21e siècle, peu pourvoyeuse d’emplois (mais d’excellente qualité) de prendre sa place dans le paysage économique. Nous bouffons de la ressource massivement pour ne pas évoluer et nous enfoncer. La relocalisation est un gilet de sauvetage en plomb.
  • Nombre record de création d’entreprises, qui atteint 1 million pour la première fois : très bien, parlons-en des « créations d’entreprises ». Il faudrait plutôt parler de l’inscription en masse de crève-la faim en tant que microentrepreneurs, désespérés par les mesures de durcissement. Ils crèveront, mais au moins ils gonflent les chiffres des créations d’entreprises (et diminuent les chiffre du chômage en même temps). Plus de souffrance, mais des chiffres plus populistes. Ce type a tellement cassé la gueule des victimes du système économique qu’il soutient qu’il est parvenu à écraser les chiffres au gré qu’il écrasait la population.
  • Croissance historique de 6,7% : en fait, il faut juste parler de reprise après-Covid, c’est tout. Parler de « croissance historique de 6n7% » après une récession historique de 18%, faut oser. Les autres aussi ont connu de la croissance, plus ou moins selon la récession subie. Le Royaume-Uni ne fait « que » 4,6%, mais il n’a connu « que » 13% de récession du Covid et il subit les conséquences du Brexit. L’Allemagne ne fait « que » 3,7%, mais elle n’a connu « que » 11% de récession. Chacun a eu sa part et son économie se redresse en conséquence. Rendons à César ce qui est à César, Macron a eu l’audace de sacrifier l’économie pour faire face à la pandémie. Il n’en reste pas moins qu’il ne faudrait quand même pas lui attribuer des choses pour lesquelles il n’a aucun mérite. Le mérite de cette croissance revient à nos entrepreneurs qui ont lutté pour continuer d’exister et relancer l’économie.
  • Suppression de la taxe d’habitation pour 80% des français : alors, tout d’abord, pas sûr que ce soit bien 80%. Et le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’est pas avantageuse pour tout le monde. Et ce sans compter que du coup ça accélère la hausse de l’impôt foncier et augmente les taxes sur les résidences secondaires. Mëme les élus LREM ne sont pas contents. 
  • Augmentation de la prime d’activité de 100€ : autrement dit, augmentation de la dette souveraine pour financer des emplois de plus en plus merdiques en se substituant aux entreprises pour le paiement du salaire, de manière à ce que les actionnaires puissent encaisser la part qu’ils n’ont pas eu à payer, histoire que les gens bossent au lieu qu’ils se rendent utiles. Si on me dit que la dette peut monter, je suis d’accord. Si on me dit qu’elle peut monter sans limites,  je ne suis pas un imbécile. Non, ce qu’il faut c’est que le revenu soit meilleur, pas le subventionner à coups de dette, évidemment.
  • 170€ nets en plus par mois pour les personnes au SMIC : ah bon ? Oui, 100€ de prime d’activité en plus, l’actualisation du SMIC, pas même au niveau de l’inflation, tout ça cumulé donne 170€ « de plus », c’est-à-dire presque autant que la hausse des dépenses des ménages face à l’inflation.
  • Prime Macron : Sarkozy avait défiscalisé les heures supplémentaires, ce à quoi Macron a mis fin. Pour ma part, j’aurais été plus admiratif s’il avait mis fin sur la taxation des avantages en nature comme de manger au self de la boîte. Ou même sur les repas au taux légal à l’extérieur. Du pur populisme… mais bon, c’est bien pour ceux qui ont la chance d’en avoir une, parce que je rappelle qu’elle est à la discrétion de l’entreprise.
  • Suppression des cotisations chômage et maladie : pardon, c’est tout le monde qui les paie, de façon à retirer aux chômeurs la possibilité d’arguer du fait que comme ils ont cotisé ils ont droit à leur chômage, ce qui permet à Macron de leur taper dessus.
  • Défiscalisation des heures supplémentaires : pardon, REfiscalisation des heures supplémentaires. C’est une des premières mesures qu’il a pris en arrivant au pouvoir. Il a vu que ce n’était pas terrible, alors il refait ce que Sarkozy avait mis en place. Une mesure d’ailleurs sans grande portée sociale. Travailler plus pour gagner plus est quand même un concept bien éculé. Le progrès serait de travailler mieux pour gagner plus, évidemment. Mais pour cela, encore faut-il avoir une vision d’avenir.
  • Indemnité inflation de 100€ pour les revenus de moins de 2000€ : même Trump a envoyé un chèque de 2000 dollars à tous les américains. Ce « cadeau », franchement, il aurait mieux fait de ne pas en parler, ça lui aurait évité d’avoir l’air de ce qu’il est.
  • Réforme de l’assurance-chômage : oui, FAIRE MAL, à tout prix, faire souffrir, économiser, taper, si le chômeur se suicide, c’est toujours ça d’économisé. Et s’il va crever dans sa microentreprise, c’est un bon débarras. Une réforme de l’assurance-chômage aurait été quelle soit plus juste, plus confortable, mieux adaptée à la réalité de la situation. Il a un tel mépris du peuple, une telle détestation de la population, qu’il se permet n’importe quoi. Qui est assez con pour imaginer que d’économiser 1 milliard (4,5 milliards d’ici 2022) sur le chômage puisse être favorable à qui que ce soit ?
  • 15 milliards d’euros investis sur les compétences et la formation : comme d’habitude quoi. Là encore ils l’ont tous fait. Ca fait 40 ans qu’on nous dit qu’il faut que les compétences collent aux besoins et qu’on finance des formations plus ou moins bidons. On ne peut pas dire que ça marche. Par contre, la dette, elle, elle augmente.
  • Droit au chômage aux salariés qui démissionnent pour créer leur entreprise : Oui, à condition(s) que cette reconversion professionnelle soit reconnue et acceptée et seulement si on a 5 ans continus d’emploi dans l’entreprise. Il y a toujours eu des systèmes de reconversion professionnelle soutenus par Pôle Emploi. Macron n’a rien ajouté de réellement neuf. Il a juste balancé l’existant pour mettre le sien histoire de s’en vanter.
  • Programme 1 jeune 1 solution : bôf, là encore chacun y est allé de sa petite sauce. Les emplois jeunes, les contrats associatifs, l’apprentissage subventionné. Macron a fait son petit truc, comme le cuistot d’une colonie de vacances doit faire au moins une fois des spaghettis bolo durant la semaine.
  • Contrat « Engagement jeune » : Il remplace le PACEA et offre royalement au jeune 500 balles par mois, en échange de sa collaboration. Autant dire rien, parce qu’avec cette somme, soit on mange, soit on collabore à son insertion, mais on n’a pas les moyens de faire les deux. En réalité, il a mis ça en place pour éviter de leur permettre d’accéder au RSA tout en se débarrassant d’une précédente mesure. Le « en même temps » en moins : « je me débarrasse des jeunes en leur versant un pseudo RSA que je finance en me débarrassant d’un système existant ».
  • Taux de chômage au plus bas depuis 13 ans : oui, alors là, il faut mettre en parallèle l’explosion des créations de microentreprises… et l’explosion des free-lance qui crèvent. Il n’est donc pas question d’un taux de chômage plus bas, mais du débarras pur et simple de chômeurs comme on jetterait un Kleenex. Les conditions se sont tellement durcies qu’ils n’ont pas d’autre choix que de sortir des statistiques. Un micro-entrepreneur n’est plus un chercheur d’emploi.
  • 10’000 policiers et gendarmes en plus : forcément, le délire d’oppression pseudo-sécuritaire sur les routes nécessite des forces supplémentaire. Brimer la population nécessite de disposer de la puissance et aujourd’hui tout ce qui respire un peu fort se fait taper dessus. Macron, sur ce point, a pourri la France, il a achevé le travail commencé par Sarkozy, consistant à considérer que le peuple est du bétail qui doit obéir quitte à lui taper dessus. Si il n’avait pas été résolu à faire chier la population partout où c’est possible, il n’aurait pas eu besoin d’embaucher des forces de l’ordre supplémentaires.
  • Création de 15’000 places de prison : alors qu’il y en a déjà beaucoup trop. La France est l’un des pays d’Europe qui emprisonne le plus en raison de son système judiciaire ultra-répressif inefficace et coûteux. Un tiers des détenus n’a pas sa place en prison, pour un autre tiers la prison n’est pas une solution et Macron augmente le nombre de places pendant qu’ailleurs on en ferme, créant des peines alternatives, dans des prisons ouvertes, avec des mesures d’accompagnement. C’est sûr, c’est quand même plus facile de mettre tout le monde au trou.

En bref, dans son bilan tout n’est pas négatif, il a été capable d’entendre certaines choses. Mais ce que l’on peut globalement lui reprocher c’est son autoritarisme « jupiterien », alors qu’il a des idées économiques du 20e siècle. Il est profondément arriéré, sans aucune vision d’avenir et ça fait que l’inégalité s’envole, que les riches se sont surenrichis grâce à lui qui leur transfère directement de l’argent de la dette dans leurs poches pour ne pas évoluer. Il n’a que du mépris pour le peuple, il l’a maintes fois prouvé. En revanche il est honnête, loyale et il passe très bien à l’international, pour une fois qu’un président français parle l’anglais…

Et de toute façon on a pas le choix, entre un Mélenchon, une Pécresse, un Zemmour, une Marine, les autres n’ayant tout bonnement aucune chance, on est pas gâtés et ma foi nous sommes repartis pour 5 trèèèès longues années de la dernière présidence du 20e siècle. A nous de prévoir la candidature pour la première présidence du 21e siècle en 2027, qui sortira tout l’aréopage politique actuel. Ensuite de quoi il appartiendra à ce nouveau président de réparer les dégâts tout en réalisant la transition.

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