Toute l’Europe se gargarise de la prétendue réussite allemande, ce qui est quand même un peu fort de café et me hérisse le poil de ma chair de poule.
L’Allemagne a consenti à des sacrifices, mais elle est loin d’être tirée d’affaire et en réalité elle n’a jamais été aussi instable et en péril qu’aujourd’hui, elle est clairement le maillon faible de l’UE.
Un monument d’instabilité
L’allemagne est le seul pays de l’UE avec la capacité potentielle de mettre à terre l’économie mondiale et de faire faillite à tout moment au moindre atermoiement politique. Elle évolue de micro-récessions en mini-croissances, ce n’est pas ce que j’appellerais le signe d’une belle performance. C’est donc beaucoup trop simpliste et je n’aime pas que l’on qualifie le pays le plus dur avec sa population après le Royaume-Uni de « bon élève ».
Et ce d’autant que c’est en exportant son chômage via des artifices comptables qu’elle parvient à conserver la tête hors de l’eau. La réforme Schröder impliquait une hausse des exportations et une baisse des importations, l’un comme l’autre, c’est la France qui en a supporté 80% de la charge, la France a moins exporté vers l’Allemagne, elle a plus importé depuis l’Allemagne, la suportant littéralement à bouts de bras depuis le début des années 2000.
Ce n’est pas parce que l’Allemagne a daigné au quasi esclavage sa population que l’économie va bien. En réalité, ils dégagent de l’excédent budgétaire, mais ils ont au moins 1000 milliards de retard d’investissement dans les infrastructures, l’espérance de vie pour les déciles les plus faibles a connu le plus gros recul de l’OCDE, le taux de remplacement à la retraite a eu été le plus faible de l’OCDE, ce qui traduit une dette sociale qui atteint au moins 5000 milliards d’euros.
Pour dire les choses autrement : l’Allemagne est dans la merde !
Et ça se traduit dans ses prétendues performances de « meilleur élève ». Durant le quinquennat Hollande, l’Allemagne a été deux fois en récession, la France jamais. Sur le long terme, la France connaît une meilleure croissance.
L’Allemagne dégage de l’excédent budgétaire parce qu’elle n’assume plus ses obligations, sa population sombre MASSIVEMENT dans la misère, elle n’entretient plus ses infrastructures et tout ça pour une seule et unique raison : son désendettement urgent, parce qu’elle est le plus gros risque systémique de la planète. L’Etat se prépare à rien de moins que devoir émettre tout-à-coup brutalement des masses de dette pour éviter la banqueroute qui entraînerait l’économie mondiale derrière elle.
Economiquement, l’Allemagne semble donc aller bien sur ses indicateurs superficiels : l’excédent budgétaire, le chômage, mais en réalité, si on prend en considération que le taux de chômage est bas parce qu’on a subdivisé l’esclavage, multiplié la misère comme Jésus les pains et que l’excédent budgétaire n’est que des charges non payées et qu’on ajoute les paramètres d’instabilité financière, ça change considérablement la donne.
Une pseudo réussite largement aux frais de ses partenaires
En outre, avant d’en arriver là, on rappellera qu’elle n’a pas payé sa dette de guerre à la Grèce. Que sa dette financière a bénéficié DEUX FOIS d’un haircut notable depuis la guerre et qu’elle a encore bénéficié d’un avantage économique considérable au moment de la conversion du Mark en Euro pour faire contribuer tous les pays de la ZE à la Réunification.
Il résulte de tout ceci que malgré tous ses efforts, tous les efforts des autres pour la soutenir, aujourd’hui l’économie allemande est un moteur de F1 chargé au régime d’échauffement. Un coup de gaz malheureux, une erreur de sélection, une vidange avec une huile inadaptée et c’est la casse et la faillite entraînant tout le reste du monde à sa suite, excusez du peu.
Restons pragmatiques
Donc bon, oui, soutenons nos amis, nous devons accrocher les wagons, rester fermement ensemble, mais non, ils ne sont ni bons, ni un exemple ! La France a plus de chômage, mais il vaut bien mieux être au chômage en France qu’avoir un job en Allemagne.
Quand on réussit, on s’offre des vacances, on change de voiture, on fait un cadeau à ses proches. L’Allemagne, que dalle, tout part dans la dette et les petits extras consistent à acheter des panneaux d’interdiction de circulation pour les infrastructures délabrées faute d’entretien.